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Les spécificités du Ramadan

Conférence de Cheikh 'Abd Al Razzaq Al Badr à la grande mosquée de Mirdif à Dubaï (4 Ramadan 1439, 20 mai 2018)

Introduction

Je demande l’aide exclusive à Allah, recherchant la bénédiction par tous ses Noms, Al-Rahman, Al-Rahim. Toutes les louanges reviennent de droit à Allah, Seigneur des univers. J’atteste que nulle divinité ne mérite l’adoration excepté Allah, seul sans aucun associé. J’atteste que Mohammed est Son serviteur et messager, que les éloges d’Allah et la paix soient sur lui, ainsi que sur les membres croyants de sa famille et sur l’ensemble de ses compagnons. Ceci dit, je demande à Allah par Ses sublimes noms et Ses éminents attributs qu’Il nous bénisse tous dans ce rassemblement, et en cette nuit, en ce mois. Qu’Il nous enrichisse par les grands biens qu’il renferme et ses multiples bénédictions. Qu’Il fasse de ce mois un mois de fierté pour la communauté islamique, celle de Mohammed.

Ô noble assemblé de biens aimés, le sujet de cette allocution a trait aux spécificités du mois de Ramadan. Il est bon d’écouter quelque spécifiés du Ramadan, d’autant plus que nous nous trouvons à l’entrer et au début de ce mois. Pour qu’ainsi, notre rappel de ces spécificités nous aide à accroître l’attention, le soin et la sollicitude qu’on porte à cette immense période. Ce qui nous permettra de s’enrichir de ses biens, que l’on soit touché par ses bénédictions. Pour que l’on fasse parti des gagnants et des victorieux de ce mois. Pour que se complète sur nous les bienfaits et que nous soyons alors parmi les reconnaissants.

Le Ramadan ô noble assemblé, est le meilleur des mois, le plus émient, le plus important. Allah lui a octroyé de grandes spécificités, de nobles distinctions et de considérables vertus, par lesquels il l’a distingué des autres mois. Allah élit ce qu’Il veut et choisit. Que cela touche les individus, les temps, ou les lieux. Ce noble mois, est un mois qu’Allah a élu, Il l’a alors particularisé par des spécificités par lesquelles Il l’a distingué des autres mois. Il est le mois le plus aimé d’Allah. C’est pourquoi les bénédictions qu’Allah a placé dans ce mois, ne sont pas présentes dans le reste des mois. Les spécificités de ce mois et ses bénédictions commencent dès son premier instant, dès qu’il débute.

Le bon conseiller envers lui-même parmi les serviteurs d’Allah, combat sa personne, sachant qu’Allah l’a permis et l’a honoré d’atteindre le Ramadan, en jouissant de la santé et du bien-être. Qu’il veille à tirer profit des bienfaits de ce grand mois ainsi que de ses immenses bénédictions. Que sa situation ne soit pas moindre que celle des marchands, qui lorsque les périodes de profit se présentent à eux, multiplient les efforts afin d’acquérir quelques miettes de ce bas monde. Ce mois est une grande période de transaction pour l’au-delà. C’est une période de profit, où les récompenses sont multipliées, et les rétributions abondantes.

« Ceux qui récitent le Livre d’Allah, accomplissent la Salat, et dépensent, en secret et en public de ce que Nous leur avons attribué, espèrent ainsi faire un commerce qui ne périra jamais. » [Sourate 35, v.29]

Cet espoir d’un commerce qui ne périra jamais, ce mois en est l’une de ses plus grandes périodes, et de ses remarquables heures. En raison des multiples bienfaits considérables, et des diverses bénédictions qu’il contient.

Le jeûne et la piété

Parmi ce qui montre la place importante de ce mois, est qu’Allah l’a spécifié en rendant obligatoire aux serviteurs son jeûne. Allah, purifié et élevé soit-Il a dit :

« Ô les croyants ! On vous a prescrit le jeûne comme on l’a prescrit à ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété. » [Sourate 2, v.183]

Porte attention à une chose remarquable dans ce sujet et qui est acquit durant le Ramadan, et récolté dans ce noble mois. Il a dit (dans le sens approché) : « Ainsi atteindrez-vous la piété. »

Le Ramadan est donc une immense période pour s’approvisionner par la provision de la piété :

« Et prenez vos provisions, la meilleure provision est certes la piété. Et redoutez-Moi, ô doués d’intelligence. » [Sourate 2, v.197]

C’est pourquoi il convient à celui qui a atteint le Ramadan, de chercher à obtenir la piété, qu’il la remporte dans ce mois, il la tire comme butin dans ce mois pour ne plus s’en séparer. Il l’obtient durant le Ramadan est ceci est l’un des grands enseignements du Ramadan, éducatif, cultuel et béni. La piété reste avec lui, cette provision, un ravitaillement pour lui dans le bas monde et l’au-delà : « Ainsi atteindrez-vous la piété ». C’est-à-dire que vous obtiendrez la piété, par votre adoration à Allah, votre dévotion dans cette grande période bénie.

En guise d’éclaircissement, il convient que nous prenions conscience, que le jeûne qu’Allah a rendu obligatoire sur Ses serviteurs est de deux formes. Un jeûne pendant les journées du Ramadan, du lever de soleil jusqu’à son couché, des annulatifs connus. Dans cette abstinence des annulatifs du jeûne durant les jours du Ramadan. Il y a une discipline et une éducation de l’âme, ainsi que son orientation à la vérité, pour qu’elle devienne une âme obéissante, qui se limite aux interdits d’Allah : « Ainsi atteindrez-vous la piété ». La deuxième forme de jeûne, est un jeûne qui ne s’inscrit pas en un temps particulier, ni un mois, ni une saison, ni un lieu précis. Bien au contraire, il est demandé au serviteur en tout lieu et de tout temps. C’est le jeûne fasse au interdit, de retenir sa personne des interdits et des choses blâmables.

C’est ainsi qu’il convient de savoir, que l’ouïe a un jeûne permanent qui est de l’interdire d’écouter l’illicite. La vue a un jeûne permanent, qui est de l’interdire de voir l’interdit. La langue a un jeûne permanent, qui est de la retenir de toute parole prohibée. La main a un jeûne permanent, qui est de la retenir à l’interdit. Il en va de même pour tous les membres du corps. Cette forme de jeûne, n’est pas spécifique à une saison donnée, mais le mois du Ramadan, éduque le serviteur. Il l’éduque à la piété en accomplissant Ses ordres tout en s’éloignant de Ses interdits et des causes pouvant susciter la colère d’Allah. Le mois de Ramadan est donc l’une des plus grandes périodes pour acquérir la piété. Il n’est pas convenable pour le serviteur, de se comporter vis-à-vis des adorations en ce mois, comme à son habitude, mais il doit plutôt agir pour éduquer son âme, la discipliner, l’exercer. Il obtiendra ainsi par ses actes bénis, la piété.

Le Coran

Parmi les spécificités du Ramadan, est qu’il est le mois du Coran, c’est durant ce mois qu’il fut révélé. Ce mois se distingue des autres périodes et des autres mois, car Allah a fait descendre Sa sage révélation, Son grand rappel ; le noble Coran. Allah exalté et élevé soit-Il a dit :

« (Ces jours sont) le mois du Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. » [Sourate 2, v.185]

« Nous l’avons certes, fait descendre (le Coran) pendant la nuit d’Al-Qadr. Et qui te dira ce qu’est la nuit d’Al-Qadr ? La nuit d’Al-Qadr est meilleure que mille mois. » [Sourate 97, v.1-3]

La nuit du destin est l’une des nuits du Ramadan, la plus prestigieuse de ses nuits, c’est même la plus prestigieuse de toutes les nuits de l’année. Allah a distingué le Ramadan par la révélation du Coran en ce mois. Ainsi le Ramadan à un lien étroit avec le Coran. Djibril venait à notre noble prophète durant le Ramadan, il lui enseignait le Coran. Donc le Ramadan a un rapport particulier avec le Livre d’Allah. Celui qui lit les biographies des Salafs, des compagnons et de ceux qui les ont suivis avec bienfaisance verra la grande place du Coran durant le mois du Ramadan. Quand ce mois débutait, un Salaf disait : « C’est un mois de don en nourriture et de lecture du Coran ». Ils s’orientaient davantage encore vers le Coran, sachant qu’ils s’y consacraient déjà en dehors de ce mois. Mais dans le Ramadan, il y a une chose particulière avec le Livre d’Allah. Si la personne n’a aucune part avec le Coran durant le Ramadan, alors c’est un manquement, un défaut. Elle doit alors faire une rétrospection, qu’elle médite sur ses sources de lacunes qui l’ont écartée du Coran dans sa plus grande période, dans ses temps les plus éminents, dans le mois qui a vu sa révélation. Le bon conseiller envers sa propre personne, se doit de prendre conscience, de la place et de la particularité que le Coran, cet immense livre, a pendant le Ramadan. Si le Coran fut descendu pendant le Ramadan, comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement, alors le Ramadan est une occasion pour obtenir cette guidance, pour connaître ces preuves claires et ces orientations, celles de ce grand Livre :

« Certes, ce Coran guide vers ce qu’il y a de plus droit. » [Sourate 17, v.9]

La personne se conseille donc, de méditer ce Livre grandiose, de réfléchir sur ces sens, ses grandes orientations bénies. Pour qu’il trouve par les exhortations du Coran, un réveille à son cœur, une purification de son âme, un raffermissement dans la droiture, une aide dans son cheminement vers son Seigneur et la quête de Son agrément.

Hadith Abou Hourayra

Parmi les spécificités du Ramadan, ce qu’il fut rapporté dans l’authentique d’Al Boukhary, et Mouslim, selon le hadith de Abou Hourayra où le prophète a dit :

« Quand le Ramadan débute, les portes du paradis sont ouvertes, les portes de l’enfer sont fermées et les diables sont enchaînés. »

Il a dit « quand le Ramadan débute », ce qui montre que c’est l’une de ses spécificités. Ce sont des spécificités remarquables qu’Allah a placé dans ce grand mois. Ainsi, les portes du paradis s’ouvrent, aucune de ses portes n’est fermé. Les portes de l’enfer sont fermées et aucune de ses portes ne reste ouverte. Les diables sont enchaînés, ils ne peuvent alors s’adonner à leurs égarements, à empêcher le rappel d’Allah, comme c’est le cas en dehors du Ramadan. C’est trois points cités dans le hadith sont également des moyens qui permettent au serviteur de tiré profit durant ce mois, de l’approvisionnement de la piété, puisque ces bienfaits sont des spécificités du Ramadan. C’est une occasion précieuse, propice, grandiose, qui ne peut être perdue, car sa perte est totale privation, une perdition complète. Donc les portes du paradis sont ouvertes, le serviteur multiplie alors les œuvres par lesquels il obtient les hauts degrés dans les jardins du délice. Les portes de l’enfer sont fermées, il s’efforce alors de s’approvisionner par la piété afin de ne pas être parmi ceux qui entreront en enfer par n’importe laquelle de ses portes. Les diables sont enchaînés, il en profite alors pour en tirer un approvisionnement qui lui permettra de repousser shaytan, et trouver le salut face à sa ruse, pas seulement pendant le Ramadan, mais également dans les autres mois.

Il est rapporté dans Al Jami’ de Al Tirmidhi, selon Abou Hourayra, que le prophète a dit :

« Dès la première nuit du Ramadan, les diables sont enchaînés ainsi que leurs chefs. Les portes de l’enfer sont fermées, et aucune de ses portes ne reste ouverte. Les portes du paradis s’ouvrent, aucune de ses portes n’est fermé. Un héraut appelle chaque nuit : ‘Ô celui qui veut le bien, accours, et ô celui qui désire le mal, retiens-toi’. Allah affranchit des gens de l’enfer, et ceci a lieu chaque nuit. »

Porte attention ici, qu’Allah te garde, sur la parole du prophète : « Dès la première nuit du Ramadan », pour que tu saisisses par cette phrase que toutes les bénédictions du Ramadan débutent dès sa première nuit, dès ses premiers instants. Ce sont des bénédictions multiples et variées. Parmi elles, celle tirée de ce hadith, en complément de ce qui à déjà été cité dans le hadith précédent. Un héraut appelle chaque nuit du Ramadan, et il est cité explicitement dans certains hadiths qu’il s’agit d’un ange, qu’Allah ordonne d’interpeller par cet appel. Il apostrophe chaque nuit du Ramadan : « Ô celui qui veut le bien, accours, et ô celui qui désire le mal, retiens-toi ». C’est un avertissement répété chaque nuit, qui met en exergue l’importance de cette période, de son prestigieux rang, de sa haute place. Le serviteur doit, en ce mois, lutter contre sa personne dans l’accomplissement des bonnes actions, et prendre garde, s’éloigner des actes répréhensibles. Les croyants n’entendent pas cet appel durant les nuits du Ramadan, mais ils sont convaincus de son existence et de sa réalisation dans chacune de ces nuits, comme s’ils l’entendaient. Car celui qui les a informé de cela est le véridique reconnu pour sa véracité, qui ne parle pas sous l’effet de la passion. C’est comme s’ils entendaient cet appel chaque nuit. C’est pourquoi on conseille au musulman de prendre conscience de cette appel chaque nuit du Ramadan : « Ô celui qui veut le bien, accours, et ô celui qui désire le mal, retiens-toi ». On tire de ce hadith que les âmes des serviteurs sont de deux sortes, une, qui désire le bien, qui cherche ardemment à faire le bien, qui s’en soucie. Ça c’est une catégorie. C’est à eux que l’appel « accours » est destiné, en d’autres termes : « ô toi dont l’âme recherche vivement le bien et le souhaite, tire profit du Ramadan, et multiplies-y tes efforts. Saisis-toi de ses bienfaits et de ses bénédictions. Ne prive pas ta personne, de cette occasion précieuse ». Si tu compte parmi les gens qui jeûnent ce mois du Ramadan, il se peut que tu en sois privé dans les années futures. Tire profit de ce Ramadan, saisis-toi de ses bienfaits et de ses bénédictions. La deuxième catégorie, qu’Allah nous en préserve tous, est une âme qui désire le mal, qui le recherche vivement, c’est ainsi que la personne est. Alors à eux l’appel : « ô celui qui désire le mal, retiens-toi » est destiné. Dans une version du hadith « abstiens-toi ». Soigne intensivement ta personne pendant le Ramadan, à ne pas faire du mal. Si tu agis ainsi, alors tu obtiendras la piété, dont le jeûne a été légiféré pour la concrétiser. Ça sera un gain que tu auras obtenu de l’école que constitue le jeûne, et qui te profitera sur les autres mois. Il a dit : « Allah affranchit des gens de l’enfer, et ceci a lieu chaque nuit ». Ce point est une chose immense également, chaque nuit du Ramadan, Allah affranchit des gens de l’enfer. Chaque nuit ! Ce qui incite, la personne qui veut son bien, à avoir l’ambition de compter parmi les gens qui sont affranchis de l’enfer. Cette ambition est revivifiée à chaque nouvelle nuit du Ramadan. Chaque nuit, elle aspire à être sauvée de l’enfer.

« Quiconque donc est écarté du Feu et introduit au Paradis, a certes réussi. Et la vie présente n’est qu’un objet de jouissance trompeuse. » [Sourate 3, v.185]

Elle ne se contente pas d’ambitionner uniquement, mais elle se doit également de fournir des efforts pour parvenir à cet affranchissement. Elle combat alors son âme à faire de pieuses actions, à s’écarter des choses blâmables, pour ainsi gagner la miséricorde d’Allah et la réussite obtenue par l’affranchissement de l’enfer.

Les bénédictions

Parmi les spécificités du Ramadan, est qu’il est un mois béni. C’est par ce qualificatif que le prophète l’a décrit, comme dans le hadith, où il a dit : « Voici le Ramadan qui est venu à vous. C’est un mois béni. Durant ce mois, les portes de l’enfer sont fermées, les portes du paradis sont ouvertes, et les diables sont enchaînés. Il renferme une nuit, qui est meilleure que plus de mille mois, celui qui a raté ses bienfaits alors il a certes été privé de tout le bien ».

Le prophète a ainsi qualifié le mois du Ramadan comme étant un mois béni. Cette bénédiction qui est dans le Ramadan, est une bénédiction générale. Une bénédiction dans le temps, une bénédiction dans les actes, une bénédiction dans la récompense aux actes. En effet, en ce mois, les rétributions sont multipliées. Une bénédiction dans les diverses spécificités qu’a ce mois, l’ouverture des portes du paradis dans ce mois, est l’une des bénédictions du Ramadan. La fermeture des portes de l’enfer est l’une des bénédictions qu’Allah a placées dans ce mois. L’enchaînement des diables dans ce mois est également l’une des bénédictions qu’Allah a mise dans ce mois. Une seule nuit présente dans le mois du Ramadan, est meilleure encore que mille mois, c’est l’une des bénédictions présentes dans ce mois. La multiplication de la rétribution et de la récompense, c’est une des bénédictions de ce mois :

« Le jeûne est pour Moi et c’est Moi qui le récompense. » [Hadith Abou Hourayra, Sahih Al Boukhary et Mouslim].

Cela compte parmi les bénédictions. Ainsi, les bénédictions du Ramadan sont générales, variées, immenses et majestueuses. Si le Ramadan est un mois béni, il revient à toute personne qui a atteint ce mois, de fournir des efforts pour obtenir ses bénédictions, qu’elle en acquière une large et abondante part. C’est pourquoi, le Ramadan est à l’image d’une grande piste de course, dans le but d’obtenir la piété et les bénédictions immenses et variées du Ramadan. Le prophète a dit :

« Les Moufaridoun ont devancé les autres ». Ils ont dit : Ô Messager d’Allah ! Qui sont les Moufaridoun ? Le prophète a dit : « Ceux et celles qui se rappellent abondamment Allah ».

Les obéissants sont en concurrence comme s’ils étaient sur une piste de course. La période du Ramadan est le plus grand champ de course pour remporter l’agrément d’Allah. On recommande au jeûneur, de multiplier le rappel d’Allah pour que sa course en soit plus grande. Il est rapporté dans un hadith, dont certains gens de science ont considéré comme bon, que le prophète fut questionné sur plusieurs adorations et entre autres le jeûne, il lui fut dit :

« Quel jeûneur à la plus grande récompense ? ». Il répondit : « Ceux dont le rappel d’Allah est le plus grand ».

Dans son livre, Al Wabil Al Sayid, l’imam Ibn Al Qayyim a tiré de ce hadith une règle bénéfique dans toutes les adorations : les gens qui ont la plus grande récompense, dans toutes les adorations, sont ceux qui se rappellent le plus d’Allah dans leur adoration.

La patience

Parmi les spécificités du Ramadan, est que le prophète l’a qualifié comme étant le mois de la patience. Si tel est la relation qu’il y a entre la patience et le Ramadan, au point d’être qualifié comme le mois de la patience, alors qu’on sache que c’est la plus grande école de la patience, qui permet d’éduquer l’âme sur toutes les formes de patience : sur l’obéissance d’Allah, sur la désobéissance à Allah, et sur le décret d’Allah qui peut être douloureux.

Dans le Mousnad et dans d’autres références, le prophète a dit :

« Le jeûne du mois de la patience et des trois jours de chaque mois éradiquent les malices du cœur ».

Ce jeûne du Ramadan et le jeûne des trois jours de chaque mois comptent parmi les plus grandes portes par lesquelles l’âme se purifie, de ce qu’elle contient comme corruption noirceur et d’autres maladies et maux du cœur. La patience se retrouve dans le Ramadan sous toutes ses formes. La patience sur l’obéissance à Allah, en efforçant l’âme à se soumettre aux obéissances. La patience face à la désobéissance à Allah, en empêchant l’âme d’accomplir ce qu’Allah a interdit. Tu trouveras que le musulman s’interdit complètement les habitudes qu’il a le reste du temps par obéissance à Allah, et ceci est de la patience. C’est pourquoi le jeûne est une patience pour l’âme vis-à-vis de l’obéissance à Allah, comme par rapport à sa désobéissance.

Allah a dit :

« Les endurants auront leur pleine récompense sans compter. » [Sourate 39, v.10]

Et les jeûneurs ont une large part de cette récompense. C’est ainsi qu’il est rapporté dans le hadith :

« Le jeûne est pour Moi et c’est Moi qui le récompense. »

Le pardon

Parmi les spécificités du Ramadan, est qu’il est la plus grande période de pardon. Le prophète a dit :

« Celui qui jeûne, avec foi et en espérant (la récompense d’Allah), verra ses péchés passés pardonnés ».

Il a également dit :

« Celui qui prie (les prières nocturnes -Tarawih-), avec foi et en espérant (la récompense d’Allah), verra ses péchés passés pardonnés. » [Rapporté dans les deux authentiques]

Il est cité dans l’authentique de Mouslim, que le prophète a dit :

« Les cinq prières, le vendredi jusqu’au suivant et le Ramadan jusqu’au prochain, expient ce qui est commis entre eux, si les grands péchés sont évités ».

Porte attention sur cet immense gain qu’offre le Ramadan, le jeûne du Ramadan au suivant, ce qu’il y a entre ces deux Ramadans comme péchés et fautes du serviteur sont alors expiés. Tout cela par le jeûne qu’il fait pour se rapprocher d’Allah, une expiation des péchés commis entre deux Ramadans. Mais avec cette condition « si les grands péchés sont évités ». L’expiation des péchés mineurs se réalise quand le serviteur réalise l’adoration qu’est le jeûne, et la renforce par l’éloignement des péchés majeurs. Par ces deux choses se concrétise l’expiation. Les gens de science ont dit que le jeûne qui s’accompagne de cette expiation est celui que parfait le jeûneur. Le prophète a dit :

« Celui qui ne renonce pas aux mensonges et aux pratiques qui y correspondent, ainsi qu’aux bassesses, Allah n’a nul besoin que ce jeûneur renonce à sa nourriture et à sa boisson ».

L’expiation des péchés ne se réalise pas avec ce type de personne, car il l’a empêché lui-même.

En résumé, le Ramadan est la plus grande période du pardon. C’est donc l’une des plus grandes perditions, l’une des plus graves, que le serviteur rentre ce mois puis le quitte sans avoir obtenu le pardon d’Allah. C’est une énorme perdition. C’est dans ce sens que le prophète a dit :

« Malheur à celui qui a atteint le Ramadan, puis la quitté sans s’être fait pardonner ses péchés ! ».

Cette parole s’inscrit dans l’invocation de Djibril, dont le prophète a dit Amin. Djibril a dit dans son invocation :

« [Malheur à] Celui qui a atteint le Ramadan, puis la quitté sans s’être fait pardonner ses péchés. Dis Amin. J’ai alors dit Amin. Qu’Allah l’éloigne. Dis Amin. J’ai alors dit Amin ».

Djibril a invoqué et notre prophète a dit Amin. Cela compte parmi les plus grandes perditions. Que cette éminente période débute, ce mois béni, puis qu’il se termine sans que le serviteur ait été pardonné de ses péchés.

La nuit du destin

Parmi les spécificités du Ramadan, est qu’elle renferme une nuit qu’Allah a magnifié, Il l’a rendu grandiose, et l’a élevé en degrés. Il l’a ainsi faite meilleure que plus de mille mois. L’adoration qui est accomplie durant cette nuit est meilleure que celle faite pendant plus de mille mois qui ne contiennent pas la nuit du destin. Mille mois correspondent à plus de 80 ans. C’est-à-dire l’âge d’une personne qui a bien vécu. Cela est obtenu en une seule nuit. Ainsi, celui qui ne cherche pas à atteindre cette nuit alors il a été privé du bien, d’une privation intense. Nous avons vu dans le hadith, que le prophète a dit :

« Celui qui a raté ses bienfaits alors il a certes été privé de tout le bien ».

Il revient donc au serviteur de ne pas rater les bienfaits de cette nuit, en se montrant à Son Seigneur agissant en bien. Quand les dix dernières nuits du Ramadan débutaient, celles qui sont les plus susceptibles de renfermer la nuit du destin, le prophète veillait ces nuits, serrait son Izar et réveillait ses proches. Le prophète a dit :

« Cherchez la nuit du destin dans les dix dernières nuits du Ramadan ».

Dans ces dix dernières nuits, le serviteur ne doit pas amoindrir ses efforts. Certaines personnes débutent le Ramadan avec fougue puis fléchissent. Non, elle doit au contraire multiplier les efforts, et chercher dans toutes les nuits du Ramadan, la nuit du destin. Elle ne doit pas se fier aux visions, et qui te dira ce que sont les visions. Elles entravent beaucoup de gens dans la recherche durant toute la dernière décade des nuits du Ramadan. Il convient donc à la personne, bonne conseillère envers elle-même, de multiplier les efforts dans les dix dernières nuits du Ramadan, pour saisir les bienfaits de cette nuit et pour ne pas être parmi ceux qui en ont été privés, et le refuge est auprès d’Allah.

« Celui qui a raté ses bienfaits alors il a certes été privé de tout le bien. »

L’affranchissement

Parmi les spécificités du Ramadan, et nous avons évoqué ce point précédemment, est qu’Allah affranchis des gens de l’enfer chaque nuit de ce mois. Nous avons vu que la personne doit accroître son désir de faire parti de ces affranchis, chaque nuit du Ramadan, de s’efforcer à fournir les causes qui lui feront obtenir cet affranchissement.

La ‘Omra équivaut à un Hajj

Parmi les spécificités du Ramadan, est que la ‘Omra qui est accomplie en ce mois équivaut à un Hajj. Comme ceci est avéré dans les deux authentiques, selon le hadith d’Ibn ‘Abbas, qui relate l’histoire du prophète avec une femme de la tribu des Ansars. Il la questionna sur la raison qui l’a empêchée d’accomplir le Hajj avec lui. Elle lui dit qu’elle avait deux chameaux (qu’ils utilisaient pour l’irrigation), son mari en a pris un pour faire le Hajj et le second est resté pour servir dans leurs tâches quotidiennes et leurs besoins, elle n’a donc pas pu accomplir le Hajj pour cette raison. Le prophète lui a alors dit :

« Quand le Ramadan arrive, accomplis la ‘Omra, car une ‘Omra pendant le Ramadan équivaut à un Hajj ».

C’est l’une des spécificités du Ramadan, une ‘Omra faite pendant ce mois équivaut à un Hajj.

Conclusion

Les spécificités du Ramadan sont nombreuses et multiples, ses bénédictions sont diverses. Le serviteur, bon conseiller envers lui-même, doit s’efforcer d’acquérir ces bienfaits, à être touché par ces bénédictions, à atteindre la réussite par ces miséricordes, à obtenir cet affranchissement et le pardon, par l’abondance d’obéissances. Qu’il réforme son âme dans cette grande période, qu’il l’éduque et l’assujettisse à la vérité, à l’obéissance d’Allah. Il faut qu’il fasse de cette période un basculement dans sa vie, qu’il évolue de bien à meilleur, de mal à bien. Si l’âme n’est pas incitée à l’obéissance dans la plus grande période qu’il puisse exister, qui ne cherche pas à obtenir le pardon dans son temps le plus propice alors quand le fera-t-elle.

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